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faux dans les titres

L'escroquerie au regard du crédit COVID

Jurisprudence
Infractions de la partie spéciale

6B_271/2022 (arrêt destiné à la publication)

Comme les crédits COVID n'exigent aucune vérification par la banque, celle-ci doit uniquement vérifier le caractère formellement complet de la demande : dans ce cadre, les simples fausses informations sans vérification de la banque suffisent à réaliser la tromperie astucieuse. La fourniture d'un chiffre d'affaires erroné constitue donc une escroquerie, quoi que la société dispose ensuite économiquement des fonds pour rembourser : le dommage se produit déjà au moment de la conclusion du contrat de crédit, de sorte qu'il est indifférent que le crédit soit remboursé par la suite.
iusNet DP-PP 22.04.2024

L'usage de titres faux sans participation à leur falsification est punissable si la falsification des titres est connue de celui qui en fait usage

Jurisprudence
Infractions de la partie spéciale
Dans un arrêt 7B_134/2022 du 14 août 2023, le Tribunal fédéral – saisi d'un recours du prévenu contestant sa condamnation pour complicité de gestion déloyale (art. 158 CP) et de faux dans les titres (art. 251 CP) – a considéré que même si ce dernier n'avait pas participé à la falsification des titres, il en avait fait usage en les rendant accessibles à la comptabilité de l'entreprise tout en les sachant faux et a par cela trompé la comptable.
iusNet DP-PP 20.11.2023

La coresponsabilité de la dupe n'exclut pas une "tromperie astucieuse" au sens de l'art. 146 CP

Jurisprudence
Infractions de la partie spéciale
Une tromperie commise à l'aide de documents falsifiés est en principe astucieuse, car dans les relations commerciales on peut se fier à l'authenticité des documents. Dans le cas d'une escroquerie en série, le tribunal peut, dans la mesure où les cas individuels sont similaires et ne se distinguent pas sur le plan des victimes, examiner les éléments constitutifs d'une manière générale : une discussion individuelle n’est nécessaire que dans les cas qui s'écartent clairement du modèle habituel suivi par l'auteur. Il y a concours idéal entre l’art. 146 CP et l’art. 46 al. 1 LB en raison de biens juridiques différents protégés.
iusNet DP-PP 20.02.2023

La compétence des autorités helvétiques est donnée lorsque le faux dans les titres devait être utilisé en Suisse

Jurisprudence
Droit pénal international
En cas de tentative d’usage de faux dans les titres, le lieu où, dans l’idée de l’auteur, le document falsifié devait être utilisé constitue un résultat au sens de l’art. 8 al. 2 CP, propre à fonder la compétence des autorités suisses.
iusNet DP-PP 23.01.2023

Le formulaire A est un titre (confirmation de jurisprudence)

Jurisprudence
Infractions de la partie spéciale
Malgré les différentes critiques de plusieurs auteurs, le Tribunal fédéral confirme sa jurisprudence selon laquelle le formulaire A, que le cocontractant doit fournir à l’intermédiaire financier conformément à l’art. 4 al. 2 LBA, respectivement art. 27 al. 1 de la Convention de diligence des banques jouit d’une crédibilité accrue s’agissant des indications relatives à l’ayant droit économique. Le client qui fait une fausse déclaration à cet égard tombe sous le coup de l’art. 251 CP réprimant le faux dans les titres.
iusNet DP-PP 19.12.2022

Contrats de bail et formules officielles mensongers : l’art. 251 CP s’applique-t-il ?

Jurisprudence
Infractions de la partie spéciale

6B_1270/2021 (arrêt destiné à la publication)

La formule officielle au sens des art. 269d et 270 al. 2 CO revêt une valeur probante accrue aux fins de l’application de l’art. 251 CP, de sorte que celui qui y aura (intentionnellement) apposé des indications mensongères se rend coupable de faux dans les titres au sens de l’art. 251 CP. En revanche, et en conformité avec sa jurisprudence constante, le Tribunal fédéral dénie une telle qualité au contrat de bail.
iusNet DP-PP 18.07.2022