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Le juge suisse n’a pas de compétence universelle à l’égard de l’infraction de consommation de pornographie dure

Rechtsprechung
Droit pénal international
Aucun des chefs de compétence extraterritoriaux prévus par le droit suisse ne s’applique à la consommation de pornographie si ni l’auteur ni la victime n’est suisse. Une telle infraction ne saurait être qualifiée de crime particulièrement grave proscrit par la communauté internationale au sens de l’art. 7 al. 2 let. b CP. La consommation de pornographie dure est un délit. Le seul fait qu’il s’agit d’une infraction prévue dans une convention internationale ne suffit pas à satisfaire à la condition du « crime particulièrement grave ».
iusNet DP-PP 19.02.2024

Rappel détaillé des éléments constitutifs de l’infraction de corruption (passive) d’agents publics étrangers réprimée par l’article 322septies CP

Rechtsprechung
Infractions de la partie spéciale
Saisi d’un recours en matière pénale interjeté par un individu reconnu coupable de complicité de corruption passive d’agents publics étrangers, le Tribunal fédéral procède à un exposé détaillé et particulièrement intéressant de l’intégralité des éléments constitutifs de l’infraction réprimée par l’article 322septies al. 1 et 2 CP, les contours de cette infraction n’ayant jusqu’alors guère fait l’objet de jurisprudence. La Haute Cour rappelle notamment que cette infraction vise à étendre à un plan supranational la protection de l'objectivité et de l'impartialité du processus décisionnel étatique et permet également la protection des intérêts des États étrangers en palliant les déficits pouvant exister en matière de procédure pénale dans certains Etats. La Haute Cour retient en particulier qu'à défaut de preuve directe, l'existence du « contrat de corruption » peut être établie sur la base d'un ensemble d'éléments ou d'indices convergents (temporalité, circonstances, disproportion manifeste entre les prestations, opacité, montages financiers) sans exception au principe de la libre appréciation des preuves. Condamnation confirmée en l’espèce.
iusNet DP-PP 19.02.2024

Mesure pour jeunes adultes (61 CP) en cas de longue peine privative de liberté

Rechtsprechung
Peines, mesures, contraventions

6B_953/2023 (arrêt destiné à la publication)

Le principe de l'interdiction de la sous-mesure (« Untermassverbot ») prévoit que la durée et l'intensité d’une mesure ne doivent pas être trop faibles par rapport à la peine suspendue. Les peines privatives de liberté de longue durée, pour lesquelles la durée maximale de la mesure n'équivaut même pas aux deux tiers de la durée de la peine, ne doivent être suspendues qu'exceptionnellement en vue d'un traitement hospitalier.
iusNet DP-PP 19.02.2024

L'avocat peut de bonne foi se fonder sur les déclarations de ses clients pour s'entretenir avec la presse au sujet du prévenu sans se rendre coupable de diffamation

Rechtsprechung
Divers
Bonne foi admise pour un avocat s'épanchant dans la presse sur les suspicions d'actes d'ordre sexuel commis par un gynécologue, dès lors qu'il s'est fondé sur les déclarations de ses clientes, en qualité de conseil des parties plaignantes.
iusNet DP-PP 19.02.2024

La communication de l’ouverture d’une instruction pénale à l’employeur du prévenu est subordonnée à l'existence d'un risque de récidive

Rechtsprechung
Procédure pénale
La possibilité pour les autorités pénales de communiquer des informations à des autorités administratives en dérogation à leur secret de fonction nécessite une base légale formelle au sens de l’art. 75 al. 4 CPP. Il faut en outre procéder à une pesée des intérêts en présence dans chaque cas particulier. Au regard de la protection de la sphère privée de l’art. 13 Cst, le risque de récidive est un élément déterminant à prendre en compte dans le cadre de l’examen de la proportionnalité de la mesure qui, s’il n’est pas connu de l’autorité pénale, ne peut pas faire prévaloir l’intérêt public à la communication de l’information litigieuse à une autorité disciplinaire, sur l’intérêt privé de la protection de la personnalité.
iusNet DP-PP 19.02.2024

Le droit aux relations intimes des détenus

Rechtsprechung
Peines, mesures, contraventions

7B_471/2023 (arrêt destiné à la publication)

Le TF a confirmé la conformité au droit supérieur – à savoir les art. 8 CEDH, 13 Cst. et 84 CP – d’une norme cantonale vaudoise (l'art. 82 RSPC/VD), qui pose des exigences précises quant à la stabilité et à la durée d’une relation de couple, pour qu’un détenu puisse bénéficier de relations intimes avec son partenaire dans un parloir intime. Tant le critère de durée que celui de stabilité sont adéquats et pertinents pour permettre de déterminer que le détenu est bien au bénéfice de liens personnels étroits et effectifs avec son partenaire au moment de la demande.
iusNet DP-PP 19.02.2024

Un recours pendant contre une ordonnance de levée de séquestre ne devient pas sans objet suite à la mise en accusation

Rechtsprechung
Règles de procédure
Mesures de contrainte
Procédure préliminaire et de première instance
Voies de recours
L’autorité de recours ne saurait déclarer sans objet un recours contre une ordonnance de levée de séquestre pendant devant elle, au motif que le ministère public a entretemps mis en accusation le prévenu. Le principe de célérité exige en effet que l’autorité de recours saisie statue sur la levée des séquestres, même si la litispendance a été créée et que la compétence de lever les séquestres passe au tribunal. Au besoin, celui-ci peut prononcer à nouveau le séquestre des valeurs patrimoniales libérées par le ministère public en raison d'un changement de circonstances.
iusNet DP-PP 19.02.2024

Apport au dossier de pièces relatives à des inscriptions radiées du casier judiciaire

Rechtsprechung
Moyens de preuves

7B_215/2023 (arrêt destiné à la publication)

La loi fédérale du 17 juin 2016 sur le casier judiciaire informatique VOSTRA (LCJ), entrée en vigueur le 23 janvier 2023, permet aux experts et autorités pénales de se référer à des jugements ou des expertises relatifs à des inscriptions radiées. La proportionnalité de la mesure est garantie par le contrôle judiciaire de la décision, laquelle doit être motivée. Le droit à l'oubli et à la réhabilitation exige une démonstration minutieuse du lien de connexité et la pertinence de la condamnation antérieure.
iusNet DP-PP 19.02.2024

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